Interview de Guillaume Vasse, parrain du Lab Marketing

Guillaume Vasse : parrain du Lab Marketing Digital Campus !


« Dans un univers aussi changeant que le digital, ce que l’on comprend a une durée de vie limitée et l’apprentissage n’est jamais terminé. Alors soyons des points de convergence de flux plutôt que des sachants. C’est cet alignement qu’il faut viser.»


Guillaume Vasse, Parrain du Lab Marketing

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Digital Campus : Comment êtes-vous devenu parrain du Lab Marketing ?

Cela tient, je crois, à la relation qui s’est construite entre l’école et le Groupe Sud-Ouest. Nous embauchons régulièrement des diplômés Digital Campus, et comme j’ai des affinités avec l’approche de l’école, je m’en sens proche. Nous partageons la vision selon laquelle on ne peut pas faire de marketing sans un minimum de culture tech. L’idée n’est pas de former des codeurs, mais que tout le monde soit en mesure de comprendre les rudiments du code et de l’algorithme. Notre monde ne fonctionne plus en silos, ou en tout cas de moins en moins. Chez nous, la personne qui s’occupe de la partie « analytics » gère également le management des tags. Quand elle voit un bout de code javascript, elle ne s’enfuit pas en courant. Digital Campus est l’une des écoles qui a compris qu’une porosité entre marketing et tech s’imposait. Nous accueillons chez Sud-Ouest un incubateur et un accélérateur de start-ups. Et depuis trois ans, nous animons un hackathon autour du thème « Hacker le journalisme » dans nos locaux. Cet espace accueille des équipes mixtes composées d’étudiants Digital Campus et d’élèves en école de journalisme.

Beaucoup d’interactions avec l’école en effet…

J’aime beaucoup cette idée de donner aux étudiants les clés pour « apprendre à apprendre ». On voit bien que c’est dans la rencontre des différentes cultures et des différentes pratiques qu’on peut créer de la valeur. Pour toutes ces raisons, le courant est passé. Je me reconnais bien dans cette ouverture, ce qui fait sens pour aller plus loin dans le partenariat.

L’innovation cette année, c’est le lancement d’une formation co-brandée Digital Campus-Sud-Ouest. Il s’agit d’une formation au développement, née de la pénurie de ressources. Nos start-ups locales sont confrontées au même problème de manque de bons profils de développeurs.

Que vous apporte cette expérience avec l’école ?

Une ouverture supplémentaire. J’attends des étudiants qu’ils viennent nous challenger, nous proposer des choses. Tout va vite, alors faire preuve d’humilité ne fait pas de mal.

Ce que les anglo-saxons appellent « cross-fertilisation », c’est construire un monde à plusieurs : étudiants et entreprises.

C’est vrai que de manière assez inédite dans l’histoire, les jeunes peuvent transmettent aux plus anciens…

Le risque serait d’inverser un flux à sens unique où seuls les plus jeunes apprendraient aux ainés. Mais ce n’est pas le cas. Cela fonctionne bien dans les deux sens.

Chez Sud-Ouest, nous avons mis en place un système de mentoring pour les entrepreneurs. Sur la base du volontariat, les salariés du groupe accompagnent les entrepreneurs sur les compétences métier. A l’inverse, les entrepreneurs viennent avec leur vision et leur méthode de travail. On pense que c’est bénéfique pour tout le monde. Et c’est le numérique qui a permis une telle ouverture.

Tout l’enjeu pour les entreprises est de faciliter la transformation via l’échange d’information. Cela signifie vraiment s’ouvrir et capitaliser sur cette ouverture. Et devenir des points de convergence de flux, et pas des sachants dans leur coin. Les frontières sectorielles sont devenues poreuses. On peut s’en réjouir ou pas, mais c’est ainsi.

Cela signifie aussi une révolution en terme de modes de travail, en matière de management ?

C’est certain. On est en train de passer d’une approche du travail top down à une gestion plus participative et plus itérative.

Mon sentiment, et Digital Campus l’a bien compris, c’est qu’à partir du moment où on est aligné sur l’essentiel, on est facilement dans le vrai.

Vous dessinez là un profil d’étudiants qui, telles des balles rebondissantes, sont prêts à intégrer une structure puis une autre, à s’ouvrir à de nouveaux métiers. Quels sont les points de stabilité dans ce nouvel équilibre?

C’est l’entreprise qui fournit cette stabilité. Avec une vision, une mission, des valeurs, une culture.

L’enjeu pour le salarié agile est d’arriver à déployer toute sa créativité en restant dans le cadre de la culture et des valeurs de l’entreprise qu’il sert, et en contribuant à la mission de celle-ci, qui consiste à produire de la valeur en couvrant les besoins des clients.

Quels types de messages adressez-vous aux étudiants en tant que parrain de Lab ?

J’ai envie de partager plein de choses avec eux. Je pense à un point de vigilance, par exemple. Le niveau de transformation des entreprises qu’ils vont rejoindre demain sera très variable.

Même s’ils ont une vision assez aboutie de la manière de faire, je leur recommande de rester observateurs de la façon dont ça fonctionne s’ils veulent être en mesure de faire bouger les choses.

Quelles qualités déployer pour y arriver ?

L’écoute est la première des qualités. Pour être écoutés, commencez par écouter les autres.

J’entends l’humilité aussi…

Bien sûr, l’écoute passe nécessairement par là. Ils doivent intégrer que la valeur de ce qu’ils ont appris a une durée de vie limitée, ne pas considérer que l’apprentissage est terminé.

Pourtant l’apprentissage, c’est la mission confiée à l’école en principe…

Pas seulement. L’école leur donne une compréhension du monde à un instant T et aussi, et c’est le vrai cadeau à leur faire, un apprentissage de l’apprentissage. Une fois les études terminées, ils ont ainsi toute capacité pour continuer à apprendre par eux-mêmes, à comprendre où sont les vrais mouvements, à détecter comment s’orienter. Il n’y a pas pas un temps d’apprentissage puis un temps d’application. Et c’est la raison pour laquelle ce mélange est au cœur du fonctionnement à l’école.

Même si une fois diplômé, l’étudiant n’a plus l’école pour l’encadrer, il est bon qu’il cultive cette pratique pro-active en entreprise, en n’attendant pas les formations qu’elle peut lui proposer, pour ne surtout pas se positionner en consommateur.

En somme, la veille et l’apprentissage s’apparentent à un muscle qu’il faut continuer à travailler ?

Sans quoi on perd les capacités qu’on a mis du temps à acquérir. Croyez-moi, cela vient plus vite qu’on ne le pense.

Autant organiser sa veille, consommer du livre blanc, fureter en permanence car rien ne viendra tout seul.

A l’éclairage de ce que vous dites, peut-on considérer que vous poursuivez, vous-même, votre apprentissage, au contact des étudiants ?

Oui, cela en fait partie. Je viens dans une logique de partage d’idées. L’éducation se fait dans les deux sens.

Cela m’intéresse d’entrer en contact avec les étudiants, de partager un témoignage, de chercher leurs questions pour challenger ce que je sais ou crois savoir, et de les écouter.

Que diriez-vous à un étudiant qui hésite à se lancer ?

Pour avoir fréquenté quelques structures d’enseignement, Digital Campus est celle dans laquelle la perméabilité entre les enseignements marketing et business est la plus forte, celle qui répond à un vrai besoin des entreprises aujourd’hui. Les profils sont prêts à l’emploi. Apprendre à apprendre n’est pas juste une formule et ne constitue pas une recette. C’est ce parti-pris de remise en question permanente de l’enseignement dans ses fondamentaux qui est remarquable, pour le faire évoluer.

La formation initiale doit bouger en même temps que le reste du marché. C’est le bon choix pour avoir un profil polyvalent et employable.

Quelle promesse pouvez-vous faire aux étudiants, en tant que parrain de Lab ?

No bullshit ! Pardonnez l’expression. Ils peuvent compter sur moi pour leur faire part de la réalité des besoins d’entreprise, du monde du travail, et de ne pas leur vendre du rêve.

Mon engagement consiste à les aider dans l’apprentissage pragmatique. Et bien sûr de manière très concrète, à partager avec eux la manière dont on vit ce pragmatisme dans mon entreprise.

Vous avez montré que vous posiez des actes dans toutes les formes de partenariat avec l’école. N’est-ce pas aussi votre engagement ?

Ce qu’on veut, c’est une forte allocation sur l’entrepreneuriat. Voici une formule un peu marketing mais que les étudiants comprennent bien, et qui résume bien ma pensée : Digital Campus est la meilleure formation pour apprendre à devenir entrepreneur de sa vie.

Vous allez loin. A titre personnel aussi ?

Quand on est solide sur ses pieds, il n’y a aucune raison de ne pas se montrer tel que l’on est. Se construire un réseau, partager des contenus avec ce réseau, donner son avis, développer une expertise sur un sujet, partager sa vision, c’est ce qu’il faut faire. Il ne doit pas y avoir de séparation entre « je consomme » et « je produis ». C’est aussi cela la disparition des silos que j’évoquais. On se l’applique à titre personnel et professionnel. Cela signifie : être prêt à s’alimenter et à alimenter l’autre, à faire aussi la veille de l’autre.

Dans le secteur ou j’évolue, mon conseil c’est : « Devenez votre propre média. La première marque à travailler, c’est vous. »

Sans tomber dans le narcissisme…

Ce que je veux dire, c’est qu’il faut proposer du partage, plus que se mettre en avant. Je parle de « test and learn » permanente. Les limites se fixent au fur et à mesure. Ce n’est pas grave d’écrire un article sur Linkedin et que personne ne le lise.
On en tire les conséquences en écrivant le suivant. Ce qui compte, c’est de partager.

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